Chapter 1 Les cris d’encouragements n’étaient presque plus audibles aux oreilles de Ryosuke, et pourtant le terrain était rempli de personne hurlant son nom. « Takeda Ryosuke ! Takeda Ryosuke ! Takeda Ryosuke ! » Lui, il n’entendait plus que les cœurs des joueurs s’affoler, les murmures d’encouragement de son équipe… et enfin le coup de sifflet marquant le début du match. Ryosuke s’élança en l’air en même tant que retentissait le sifflet. Ses doigts tendus pour envoyer la balle à son coéquipier à droite de lui. Il y était presque, il frappa et… tonnerres d’exclamations. Le match débutait enfin. L’équipe de Ryosuke, venant de Tokyo avait la balle et commencé une remonté vers le panier. « Takeda Ryosuke ! Takeda Ryosuke ! » Il saisit la balle que lui lança son coéquipier, évitant les adversaires comme s’ils n’étaient pas là, s’élançant vers le panier… et « Takeda Ryosuke donne de l’avance à son équipe avec un éblouissant panier ! ». L’accent américain du présentateur était horrible, mais Ryosuke parlait assez bien l’anglais pour comprendre la teneur des commentaires qui emplissait le stade. L’équipe adversaire remonta le terrain avec la balle, mais là encore, Ryosuke remplit le stade des acclamations du public en récupérant la balle et en l’envoyant dans le panier adéquat.
Durant ainsi tout le match, Ryosuke remplit ses « fans » de plaisirs. Ils étaient en final aux Etats-Unis pour le championnat du monde junior de basket-ball masculin, et ils étaient bien partit pour remporter. Il faut bien avouer que dès le départ, l’équipe Tokyotes était partit en favorite pour gagner le championnat. Après tous, ils avaient le meilleur joueur du moment, Takeda Ryosuke. 15 ans, et déjà une star mondial du basket. Les paris avaient fusé à la vitesse de l’éclair sur sa victoire, tous le disait grand vainqueur de la compétition. L’équipe Japonaise ? Non. Takeda Ryosuke, oui. Il écrasa à pleine couture les américains.
De retour au Japon, de retour à la normale… Non pas vraiment. Depuis pas mal de temps déjà, Ryosuke profitait d’un traitement de faveur. Originaire d’un milieu défavorisé, il n’aurait jamais pu entrer dans une telle école sans le basket. Il faisait partit des rares élèves qui n’était pas sévèrement réprimandé pour absence ou retard en cours (les entrainements vous comprenez… ou pas), lui et ses quelques compagnons sportifs avaient le droit à un salon privé pour se reposer entre deux entrainements et ou cours etc… Oui, c’est ce qu’on appelle de l’injustice. Ce traitement à la Hana Yori Dango, tout le monde rêverait de l’avoir n’est-ce pas ? Mais pour ça, vous devez être un sportif de renommé, ou un fils à papa très riche qui vous paye ce traitement de faveur. Ryosuke, lui faisait partit de ceux qui servaient de pub à l’école. Telle une affiche publicitaire, on le « vendait » pour le bien de l’éducation parait-il… Il ne se plaignait pas de sa situation. Même s’il devait abandonner de nombreux moments de loisirs pour s’entrainer, il y trouvait des avantages sans conteste. Il avait des amis sportifs tout comme lui, et il pouvait connaître autre chose que la pauvreté et la mendicité. On lui demandait des autographes, il passait à la télé, il était admiré et aimait. Une vie très agréable en somme. En règle générale, il ne rentrait même plus chez lui, préférant la belle demeure de son meilleur ami à celle minable de ses parents.
Chapter 2 « Take-Chan ! » Ryosuke se retourna pour voir un de ses « amis » arriver vers lui. Il ne portait pas l’uniforme scolaire que tous les autres élèves avaient, mais comme c’était habituel chez lui et comme Ryosuke ne le portait pas lui-même, ça ne l’étonna nullement. Il était suivis par un autre privilégié du lycée, lui faisait partit du top national des élèves, et il était toujours premier au classement du lycée.
Les autres élèves s’écartèrent pour les laisser passer. Il ne manquait plus que le tapis rouge et tout y était. Au départ, Ryosuke avait trouvé cette manière de faire très dérangeante, et surtout très ridicule mais au fil du temps il s’y était habitué et y avait pris gout. Etre apprécié et respecté. La première fois qu’il avait mis les pieds dans cet établissement, il avait eu le droit à des regards méprisant. On lui avait fait bien comprendre qu’il n’avait rien à faire dans ce monde de luxure, mais dès sa première victoire au basket, on l’a tout de suite accepté. Tout n’était que profit dans ce lycée, et il l’avait bien vite compris, il s’était alors mit à fonctionner comme ces gens, et profiter à fond de sa position. Il était passé de la personne qui se battait pour survivre et qui n’avait aucun préjugé à une personne qui profitait des autres et qui portait un regard bien plus critique et bien plus hautain qu’auparavant. « Ryosuke ! Prêt pour le match de la semaine prochaine ? » On comptait sur lui pour gagner et il n’avait pas le droit à la moindre erreur. Le match en question avait comme seul enjeux la popularité de l’équipe et donc par extension celle de l’école. C’était d’ailleurs cette dernière qui était à l’origine du match. Il devait y avoir des médias sur place, invité par l’école, histoire de faire de la pub en plus. « Qu’est-ce que tu crois ? Je vais faire qu’une bouché de ces Chinois ! »
Chapter 3 Il ne restait plus que quelques petites minutes avant la fin du match. Pour gagner, Ryosuke devait absolument avoir un panier de plus. Sa tenue lui collait à la peau, la sueur coulait sur son front, la chaleur commençait sérieusement à lui faire mal au crâne, mais il devait gagner. Jamais jusque-là il n’avait perdu, et il s’avait qu’il pouvait gagner il avait déjà été dans des situations plus compliqué.
Son coéquipier lui envoya la balle et avec il fila sur le terrain. Sur les écrans relayant le match il semblait presque voler avec le ballon. Il évita un, deux et puis trois chinois, s’élança vers le panier… Quelque chose le percuta, mais il continuait à monter vers le panier, le bras tendus pour envoyer le ballon là où était sa place mais ce qui l’avait percuté avait modifié sa trajectoire. Ryosuke ne put mettre la balle du panier, et il voyait sa chute approcher. Son pieds droit toucha le sol, il avait encore une chance s’il pouvait s’élancer à nouveau… Une vive douleur traversa alors sa cheville droite et remonta le long de la jambe. Il s’écroula cette fois pour de bon. Sa tête percuta un pilier, son dos percuta le sol avec une telle force que cela en déchira sa tenue, le ballon qu’il avait en main vola de l’autre côté du terrain. Quelqu’un l’attrapa, qui ? Peu importe. Ryosuke tenta de se relever, mais sa cheville ne voulait pas. Il lutta, mais elle remporta la bataille et il resta ainsi allongé sur le sol, tel un vieux chiffon usé.
« Takeda Ryosuke se blesse durant un match ! »,
« Le jeune basketteur de 15 ans, Takeda Ryosuke se retrouve dans l’incapacité de marcher ! »,
« Le destin d’un jeune prometteur terminé ? ». Les journalistes s’étaient fait un plaisir de relayer l’information sur internet, à la télé et dans les journaux. Tous étaient au courant à présent… Takeda Ryosuke, le basketteur prodige de 15 ans n’arrive plus à marcher à cause d’un accident en plein match… Sur internet, les commentaires fusaient : « C’est de la faute du basketteur chinois ! C’est lui qui l’a poussé ! » ou « Takeda Ryosuke a commis une faute ! ». Une dispute entre les « fans » de Ryosuke et les autres faisaient beaucoup de bruit. Les uns disaient qu’il n’y était pour rien et que c’était la faute de son adversaire, les autres déclaraient que c’était lui qui avait commis une faute. Cette dispute virtuelle attira même l’œil d’un journaliste américain qui sortit un article sur « Erreur fatal d’un prodige ou simple victime ? ».
Ryosuke lui assistait à tous cela de son ordinateur, à l’hôpital. Il ne pouvait plus marcher depuis l’accident. Sa cheville était trop affaiblie. Le médecin espérait qu’après du repos, il pourrait de nouveau marcher, mais il n’avait pas tardé à mettre les points sur les i. Plus jamais il ne pourrait faire de basket, et cela même s’il pouvait à nouveau marcher.
U.C