La chaleur avait atteint son summum à Ikebukuro mais tout allait pour le mieux tant que je trouvais un endroit frais et tranquille où rester. J’aimais bien me balader dans les rues d’Ikebukuro toute seule. Je pouvais apprécier la liberté que j’avais gagnée en quittant cet orphelinat de malheur. Je n’avais peut être rien pour vivre mais j’étais heureuse ainsi. Mes activités au sein du clan se résumaient au vol et je commençais à me débrouiller plutôt bien pour ça… Ou presque… Il y avait quelques jours j’avais eu le malheur d’avoir essayé de voler un flic. Comment j’aurai pu deviner que c’était un flic moi, ce n’était pas marqué sur son front quand meme. Bien sur il avait essayé de me coffrer mais sous le coup de la panique je m’étais défendu... Enfin pas tant que ça... Il n’était pas bien gros ce poulet, il avait fallu d’un petit croche-pied pour le mettre K.O et que je me fasse la malle. C’était plutôt cocasse comme situation, le voir tomber dans des cartons comme un sac à patates alors qu’il était en train de me poursuivre. Je n’avais pas pu m’empêcher d'exploser de rire avant de m’enfuir, l’abandonnant à son sort.

Le souvenir de cetévénement m’arracha un petit sourire des lèvres, les choses avaient bien changées depuis que j’avais quitté l’orphelinat. Je n’aurai jamais osé me défendre avant, et si ça avait été Shin la victime, j’aurai fini couvert de bleus. Enfin je devais quand faire attention maintenant, après tout c’était un inspecteur de police et la prochaine fois je n’arriverai surement pas à m’en sortir aussi facilement. Dans tous les cas, j’étais toujours sans un sou et j’avais besoin d’argent pour vivre moi. Il fallait donc que je trouve quelqu’un d’autre aujourd’hui et au plus vite.

Je vadrouillais donc dans les rues, comme à mon habitude, sous cette chaleur pesante. Il n’y avait pas grand monde qui trainait dehors. La plupart préférait se rafraichir chez eux avec une bonne climatisation, ou des pastèques. Hum… les pastèques, ça faisait tellement longtemps que je n’en avais pas mangé. Rien que d’y penser mon ventre criait famine, la dernière fois que j’avais pu en gouter c’était évidemment à l’orphelinat. Si je trouvais un peu d’argent, je m’en achèterais ce matin.

Je me laissais donc emporter là où mes pas m’amèneraient et trouvai enfin quelqu’un un peu à l’écart et facile comme proie. Je m’approchais donc discrètement, en remarquant au fur et à mesure que quelque chose n’allait pas. Ce visage de profil me disait très clairement quelque chose et quand je m’en rendis compte, j’étais déjà trop près pour faire marche arrière.

Ce genre de choses n’arrivaient qu’à moi bien sur, j’avais une chance inouïe pour me retrouver dans les ennuis moi. L’homme que j’avais choisi comme cible n’était autre que le même que j’avais tenté de voler il y a quelques jours. Cette fois ci je risquais bien de me retrouver avec des menottes, mais il était seul et vu son adresse légendaire, il ne risquait pas de m’attraper. Je n’allais pas m’amuser à me moquer cette fois, le plus sûr était d’agir discrètement et cette fois j’aurai son portefeuille. Je passais donc vite derrière lui tant qu’il ne s’en rendait pas compte et rapprochai ma main le plus subtilement de sa poche arrière – non pas pour toucher ses fesses ! – afin de dérober l’objet. A peine j'eus le temps de réagir que mon poignet se retrouva prisonnier.

- Merde… murmurais-je entre mes dents.