Informations Confidentielles
De nationalité japonaise. Né(e) à Tôkyô, le 20/11/1990. Âgé(e) de 23 ans. De signe astrologique scorpion et de groupe sanguin B+. Exerçant le(s) études de commerce. Aux revenus Aisés.
» Groupe : [] JUSTICE [X] YAKUZAS [] GBOYS&GIRLS [] BLACK ANGELS [] HABITANTS
Un peu d'histoire
« Otosan, laisses-moi m'en charger ! »
C'était au final toujours le même scénario. Le quotidien des trois hommes de la famille Ishida était rythmé par des disputes verbales qui duraient toujours des heures interminables. Le sujet de la querelle était en général la succession au clan. En effet, le clan Ishida faisait partie des plus influents dans les bas-fonds de Tôkyô, se disputant souvent la palme avec les Ogawa ou les Nakano. Mais le père et chef de clan ne pouvait pas « régner » indéfiniment et il lui fallait un successeur. La tradition voulait que ce soit le premier fils qui hérite, autrement dit, lui. Koichi.
« Non. C'est à ton frère de le faire. »
Pour la énième fois, Ishida père venait de rembarrer Ishida fils, alias Naoki, qui désirait ardemment reprendre le flambeau familial. Ce p'tit gars, du haut de ses dix-sept ans, avait le sang chaud et était réellement motivé à suivre l'enseignement pour prendre la succession de leur père une fois que celui-ci prendrait sa retraite. Mais franchement, quand on voyait la différence de motivation entre les deux fils, pourquoi le père ne capitulait-il pas ? Pourquoi gonflait-il tout le monde avec ses traditions à la noix ? Koichi n'avait jamais demandé à naître dans une famille de Yakuza, il aurait sans doute préféré être issu d'une famille totalement banale et sans histoires. Mais on ne pouvait pas récrire le passé après tout. Et malgré son appartenance à un clan de mafieux, Koichi aimait et chérissait sa famille. Il s'entendait très bien avec son petit frère malgré leurs nombreuses années de différence. Il respectait son père et son enseignement, il avait toujours reçu une éducation impeccable car les mafieux, aussi craints soient-ils, étaient tout de même des hommes instruits, intelligents, vifs d'esprit entre autres. Mais malheureusement pour Ishida père, Ishida fils, premier du nom, refusait catégoriquement d'avoir affaire avec les trafics de Yakuza et tous ces trucs illicites. Ca lui passait totalement au-dessus, et il avait d'autres centres d'intérêts, comme sortir avec ses amis de l'université par exemple, avoir une petite amie et passer du temps avec elle, et faire un métier « normal » qui lui plaisait, une fois ses études finies.
« Tu sais très bien que ça ne m’intéresse pas. Laisses Naoki essayer, pour une fois. »
C'était ce que Koichi répondait quasiment à chaque querelle des trois hommes. Que pouvait-il répondre d'autre, de toute façon ? Il n'était PAS intéressé. Le jeune nippon faisait des études de commerce, comme le lui avait imposé son père. « Un bon chef de clan doit avoir le sens des affaires », avait-il dit. Pour reprendre l'entreprise familiale, c'était la meilleure voie de toute façon. Car en apparence, la famille Ishida gérait toute une filiale immobilière, mais si les gens savaient tout le trafic fait en officieux par derrière … Mais Koichi n'était pas du tout intéressé par l'économie, le marketing et tout ça. Il aurait préféré faire des études de journalisme et pouvait travailler dans une entreprise comme la NHK, être sur le terrain à renseigner la population sur les faits divers, sans leur mentir, comme le font la plupart des médias. Ou alors photographe professionnel. Ou travailler à l'étranger par exemple. Mais à quoi cela lui servait-il d'avoir des ambitions, puisque son père semblait tout décider pour lui ? Ce n'était pas que Koichi avait un caractère effacé, loin de là. Il était têtu, et savait toujours ce qu'il voulait. Lorsqu'il voulait quelque chose ou avait quelque chose à dire, il n'y allait jamais par quatre chemins. Il avait toujours été quelqu'un de franc et honnête, qui n'avait pas froid aux yeux. Il était aussi jovial, bon vivant et drôle. Il aimait bien faire des paris bizarres avec ses amis, aussi. Et avait un bon sens de l'humour. Mais face à son père, il savait qu'il était inutile de faire le paon, il valait mieux faire profil bas et ne pas l'énerver pour espérer retarder l'échéance et le convaincre un jour de laisser Naoki hériter à sa place.
La discussion s'était un peu poursuivie et Koichi avait fini, comme d'habitude, par quitter la pièce, lassé d'entendre toujours les mêmes arguments mis en avant. Il était allé s'allonger sur son lit, fixant inlassablement le plafond en réfléchissant.
Doué en photographie, le jeune homme s'était acheté du matériel de qualité grâce à la masse d'argent familiale – la seule chose qui l'arrangeait dans le fait d'être issu d'une famille de Yakuza au final, et proposait ses services aux gens. En général il faisait des photoshoots pour des collégiennes qui voulaient tenter le mannequinat et qui avaient besoin de belles photos, ou alors parfois des couples fraîchement mariés l'appelaient pour qu'il vienne immortaliser certains moments festifs. Le souhait de Koichi, c'est de se faire repérer par un photographe professionnel pour qu'il l'engage. Il se fiche que ce soit pour photographier des mariages, des anniversaires, des événements scolaires, tant qu'il peut rendre des gens heureux via ses clichés.
En parallèle, il rédige aussi anonymement des articles pour des petits magazines amateurs. Il réfléchit depuis longtemps à aller déposer sa candidature dans une entreprise de journalisme, mais il n'ose pas, de peur d'avoir encore son père sur le dos. Mais peut-être qu'un jour, un journaliste viendra le trouver lui-même, ayant aimé ses articles !